Assis sur les bancs du collège Eden, Amitrai Darbary noircissait des pages et des pages de ses dessins. Lui qui bricolait dès qu’il avait un moment ne compte plus les heures qu’il aura passées devant son ordinateur à essayer de maîtriser les logiciels de design. «J’ai procédé par ‘trial and error’. Ça m’a permis d’apprendre de mes erreurs», explique Amitrai, 29 ans.

Voilà cinq ans aujourd’hui qu’il est graphiste. Au sortir de l’«Industrial and Vocational Training Board» (IVTB) après trois ans d’études en Design et Multimédia (HND – «Higher National Diploma » in «Graphic Design & Multimedia»), Amitrai décide de faire le tour du secteur avant de se poser. C’est ainsi que pendant presque deux ans, il enchaîne les stages dans les boîtes de publicité avant de travailler «in house» dans une entreprise textile comme graphiste et web designer. Ensuite, il a travaillé dans le «packaging». Il fi nit par intégrer «une des meilleures boîtes de Web design à Maurice» et y reste deux ans et demi.

En parallèle, Amitrai fait quelques travaux en free-lance. Comme il est plutôt demandé, il décide, à la fi n de 2009, de tenter l’aventure en free-lance. «J’avais eu plus d’expérience et des clients.

Je me suis donné quatre à cinq mois pour voir où ça me menait, si je pouvais m’en sortir», explique le jeune homme. L’expérience est concluante. Mais il n’attend pas chez lui, les bras croisés, que les clients viennent à lui. «Je fais également un peu de marketing.

J’ai un site Web et lorsque l’on fait une recherche ‘Google’ ou autre avec comme mots clés ‘Graphic Designer Mauritius’, je suis listé dans les trois premiers.» Si bien qu’il a travaillé pour des personnes en France, en Jordanie ou encore en Australie.

Si Amitrai aime travailler à son propre compte, c’est que cela lui permet de mieux s’exprimer. «Il n’y a pas d’intermédiaires. Je peux présenter ce que je veux au client.» En termes de projets, il s’intéresse un peu à tout mais ce qu’il préfère, c’est le «Corporate Identity», les logos et les brochures. S’il est arrivé à faire beaucoup de sites Web, il considère qu’à Maurice, la créativité ne paye pas. «Les gens estiment que notre travail ne prend pas beaucoup de temps et ils nous payent en conséquence alors qu’à l’étranger, on reconnaît la créativité.»

Quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit, Amitrai est toujours connecté à Internet. Le but étant d’aller voir ce qui se fait ailleurs mais également de montrer ce que lui sait faire. «J’attends les critiques, ça me fait progresser», confi e le «Graphic Designer» qui est d’avis qu’il faut toujours se tenir informé. Surtout lorsque l’on fait des sites Web, pour ce qui est des nouveaux codes, entre autres. D’autant que, dit-il, «les choses bougent beaucoup dans ce secteur. Même à Maurice».